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Le blog de cyclokleg

Le C.C.C. (Club cyclotouriste Cléguérecois) 56480 Cléguérec, Morbihan. (en Centre Bretagne) -Club au maillot en dégradé blanc / bleu clair/ bleu marine, les Cyclos de Cléguérec, sont affiliés à la FFCT depuis 1973, sont présidés actuellement par Lionel Robin (mail : lionelrobin56@orange.fr ) , secrétaire Gilbert Le Corre et trésorier Patrice Jouan.

Diagonale Brest – Strasbourg 2010

Publié le 1 Septembre 2010 par cyclokleg

Diagonale Brest – Strasbourg (texte et photos de Gilbert)
9 août au 12 août 2010

Lundi 9 août 2010
Il est 1 h 40 quand nous entrons dans le poste de police de Brest. La jeune femme agent de police nous accueille gentiment. Tout de suite en la voyant, je me dis que ce visage ne m’est pas inconnu, mais préoccupé par ce qui m’amène là, je ne fais pas vraiment d’effort de mémoire. Nos épouses, venues nous accompagner au départ, entrent dans le poste de police à leur tour et reconnaissent immédiatement Gaëlla qui a passé sa jeunesse chez nous à Cléguérec avant d’entrer dans la police. Pas de problème, bien entendu, pour la signature des carnets ni pour la photo de groupe en sa compagnie.
Après avoir donné quelques nouvelles du pays (de Cléguérec) à notre jeune policière et avalé un petit café en compagnie de nos épouses, il est déjà 2 h, nous enfourchons nos bicyclettes, Alain pour tenter sa première Diagonale, Désiré et moi pour notre troisième.
Le temps est clément, le ciel est clair et étoilé, la fin de nuit s’annonce agréable. Comme les deux années précédentes nous longeons le port de Brest pour atteindre et passer le pont Albert Louppe qui est beaucoup moins venté qu’à l’habitude.
A 3h nous sommes à Landerneau et une heure plus tard nous passons à Sizun où Alain poste notre carte de départ. Dès lors nous prenons la direction du Roc Trévézel. La Grande Ourse est bien là, de même que l’étoile polaire, tout va bien, on ne peut pas se perdre ! J’ai la chance de pouvoir admirer trois superbes étoiles filantes. Les sapins bordant notre route nous délivrent leurs douces et délicieuses senteurs.
Nous arrivons au pied du grand pylône illuminé de rouge, planté dans les landes du Roc Trédudon. Nous l’apercevions déjà dans le lointain depuis les hauteurs de Landerneau. Nous venons donc de passer le Roc Trévézel et amorçons notre descente sur le Huelgoat. C’est ici que le brouillard et ses effets induits font leur apparition : lunettes embuées ; froidure et visibilité limitée. Nous allons subir ce brouillard jusqu’à Mûr de Bretagne. Aussi étrange que cela puisse paraître je vois mieux, dans ces circonstances, sans lunettes, je m’en passe donc.
Pour joindre Carhaix, plutôt que de prendre la route directe et ses interminables côtes, nous préférons suivre les trois vallées successives de la rivière d’Argent ; de l’Aulne et de l’Hyères en passant par Le Huelgoat.
A Carhaix, il est 6h 45, un commerçant préparant l’ouverture de son bistrot refuse de nous servir un café. Dommage, nous en avions envie mais qu’à cela ne tienne huit kms plus loin, à Maël‐Carhaix nous trouvons notre bonheur
Nous repartons de Maël Carhaix et à quelques kms en direction de Rostrenen ma chaîne se bloque dans le dérailleur m’obligeant à poser pied à terre. Le diagnostic est simple : un maillon mal serti s’est ouvert, j’ai failli perdre ma chaîne. C’est là évidemment que l’on se félicite d’avoir prévu le maximum de « tuiles » possibles. Un dérive‐chaîne, un maillon rapide et le problème est définitivement réglé.
Peu après Gouarec, nous trouvons, venant à notre rencontre dans le brouillard, Albert notre camarade de club. Il nous accompagnera tout le reste de la matinée et ceci jusqu’à Le Loscouët sur Meu.
Il est 9h 30 et nous sommes à Mûr de Bretagne où la SFPA appose son tampon sur nos carnets de route et nous offre une petite collation. En effet cette société m’emploie depuis 34 ans, ceci explique cela. Nous nous apprêtons à prendre congé quand Alain s’aperçoit que sa roue arrière est dégonflée. On sait dès lors ce qu’il nous reste à faire.
Loudéac et la route du Paris Brest Paris nous attendent. Nous suivrons cette voie jusqu’à Villaines la Juhel. Peu avant Dingé, Alain se fait piquer par un insecte volant non identifié, probablement une guêpe. La piqûre étant très vive, notre camarade profite du deuxième contrôle pour consulter la pharmacie locale. Rien de grave en définitive. Il est 21 h et nous arrivons à Gorron après 340 kms de route, fatigués sans doute mais contents d’être arrivés au terme de cette première journée.

Mardi 10 août 2010
Nous quittons Gorron à 4h 30 du matin requinqués après quatre bonnes heures de sommeil et un copieux petit déjeuner mis à notre disposition par un hôtelier du reste très sympathique et compréhensif. Nous le recommandons sans réserve à nos amis Diagonalistes (Hôtel de Bretagne à Gorron 53).
Les kms défilent dans la nuit clémente. Nous sommes aidés par un léger vent portant qui nous fait paraître moins difficile la succession de côtes qui se présente à nous. Le jour se lève peu avant Villaine la Juhel . Nous traversons la ville encore endormie pour nous diriger vers la Fresnaie sur Sarthe sur des routes toujours aussi vallonnées. A la sortie de Mamers Alain s’arrête soudain et regarde sa roue arrière : « j’ai un rayon de cassé ! »dit t’il. Par chanche j’en ai plusieurs dans une sacoche, l’un d’entre eux correspond parfaitement et, par chance, il n’est pas nécessaire de démonter la roue pour le changer. La réparation nous prend 10 mn, nous poursuivons notre route vers Bellême que nous atteignons à 11h 20 au prix d’un Xème « raidard » qui donne au demi panache que nous y dégustons une saveur particulière.
A Bellême nous faisons tamponner nos carnets de route dans un bar à l’entrée de la ville. Nous ne voyons pas nos vélos, je sors donc du bar pour les surveiller. Je vois deux dames admirant ma bicyclette, l’une d’entre elle, devinant que j’en suis le propriétaire, me demande : « vous allez à Strasbourg ? » « Oui Madame et nous venons de Brest ». La dame ayant vu la plaque de cadre à l’arrière de la selle, continue d’inspecter le vélo et trouve probablement quelque chose d’impossible dans cette aventure. Elle semble soudain avoir une révélation en désignant mes sacoches arrières qu’elle confond probablement avec des batteries. « C’est ça ce qu’on appelle un vélo électrique n’est ce pas? » « Pas du tout Madame, ce que vous voyez là, ce sont de simples sacoches ! ».
En guise de moteur je lui indique mes mollets. Elle lâche un « Bravo Monsieur ! » et s’éloigne avec son amie.
Nous nous arrêtons au lieu dit Berd’huis, peu avant Nogent Le Rotrou, pour déjeuner dans un « routier », puis peu après avoir passé Nogent Alain décidément peu chanceux aujourd’hui roule dans un « nid de poule » et crève une nouvelle fois. La routine quoi !!!
Thiron Gardais, nous nous y arrêtons devant une supérette pour acheter de l’eau et quelques fruits. La jeune caissière nous interroge sur la longueur de notre sortie. Nous lui disons que nous allons à Strasbourg, elle nous répond du tac au tac « et moi j’suis le pape ! », puis elle se

 

Couverturepenche sur les plaques de cadre que nous lui indiquons. Comprenant sa méprise, elle reste muette et finit par nous nous souhaiter bonne route.
A la sortie de Thiron Gardais, mes deux camarades ont, pour je ne sais quelle raison, quelques longueurs d’avance sur moi et c’est avec stupeur que je les vois partir tout droit en direction de Brou au lieu de tourner à gauche vers Combres et Chartres. J’ai beau les appeler, rien n’y fait, je les perds bientôt de vue. Je leur téléphone : ….répondeur… Je décide d’attendre qu’il s’aperçoivent de mon absence. Mon téléphone sonne assez rapidement , c’est Dédé…je lui explique son erreur. Il me lâche un juron qui en dit long puis un « on revient !». à leur retour mes deux potes ont fait 3kms de plus
Changement de topographie, nous quittons le Perche pour nous approcher de la plaine de la Beauce. Nous avons choisi de contourner Chartres par le sud. Les bourgs se succèdent rapidement d’autant plus que le vent nous est toujours favorable. Sainville en Eure et Loir est notre Contrôle suivant. Nous y arrivons à 18h 30 et en profitons pour nous désaltérer . Nous passons ensuite Etampes puis arrivons assez vite à Maisse où habite la tante et l’oncle de Dédé qui nous hébergent pour la nuit. Il est 20h 30 et nous avons 615 kms au compteur depuis Brest.
Mercredi 11 août 2010
Il est 4h quand nous nous levons, la tante et l’oncle de Dédé ont déjà préparé le petit déjeuner. Nous lui faisons honneur puis après une brève toilette nous prenons congé de nos hôtes pour enfourcher nos vélos en direction de Tousson (91). Il est alors 5h 30. Vers 6h 30, au petit jour, nous sommes aux abords de la forêt de Fontainebleau au lieu-dit Archères la Forêt. Nous passons sous l’autoroute A6 puis nous nous engageons sur une toute petite route de forêt nommée « Route de la haute borne ». Il s’agit d’un chemin plutôt étroit mais néanmoins goudronné. Pas âme qui vive à 5kms à la ronde, pas de voiture, une vraie invitation à la paresse si nous ne devions progresser en direction de Strasbourg. Oui, revenons sur terre car c’est à l’intersection de la « Route de la Haute borne » et de la « Route Ronde », en pleine forêt de Fontainebleau, qu’Alain crève pour la troisième fois. Il décide de changer son pneu quelque peu usé et règle ainsi définitivement le problème. Nous reprenons notre route forestière en direction de
Champagne sur Seine et passons sous l’aqueduc de la vanne qui alimente Paris en eau.
C’est donc à Champagne que nous traversons la Seine pour la longer, rive droite, et atteindre une quarantaine de kms en amont notre prochain contrôle aux Ormes sur Voulzie. Il est 9h 45, Notre crevaison de ce matin et notre petit retard au démarrage de Maisse expliquent que nous ayons une bonne heure de retard sur notre plan de route. Cela n’a que peu d’importance, nous n’avons rien réservé pour ce soir. Nous continuons de longer la Seine en traversant de nombreux villages sur des routes très plates. Nous décidons de faire une pause déjeuner à Anglure à base de casse‐croûtes garnis de filets de maquereau au vin blanc ,s’il vous plaît !.
Nous somme dans la Brie, les villages se succèdent encore, souvent déserts à notre passage. A perte de vue, les champs de betteraves à sucre, de céréales récemment récoltées, et parsemés de gigantesques tas de paille, façonnent un paysage, somme toute, assez serein. Nous arrivons à Ormes (10) pour un nouveau contrôle. A l’entée du village nous craignons un moment de ne trouver âme qui vive. Nos craintes se dissipent à la vue d’une enseigne de restaurant. Il était tout de même temps d’arriver car notre sympathique hôtelier apiculteur était sur le point de fermer boutique pour aller s’occuper de ses abeilles. Il est 14h 30.
Nous continuons de longer l’Aube, les paysages sont toujours semblables et le vent portant, ce qui est plutôt agréable. A Ramerupt une petite église attire mon regard avec sa flèche récemment restaurée et parée d’ardoises contrastant ainsi avec la toiture en tuiles.
Nous sommes en Haute Marne et les paysages commencent à changer devenant plus vallonnés. A Le Montier en Der une pause de 30 minutes nous permet de prendre une collation bien venue.
Nous traversons un peu plus tard la forêt du Der en direction de Wassy puis nous arrivons rapidement à Chevillon lieu théorique de notre fin d’étape. Il est 18h 30. Aussi étrange que cela puisse paraître ce patelin de 1450 âmes n’a plus de commerce. L’hôtel est fermé définitivement depuis quelque temps. Après cinq minutes à tourner en rond dans le village, un bricoleur de motocyclettes nous indique que peut‐être un pompier, pour peu qu’il y en ait un à la caserne en ce moment, pourrait nous tamponner nos carnets de route. Nous nous dirigeons donc illico vers la caserne où un pompier quelque peu suspicieux au départ, et à qui nous devons expliquer notre démarche de A à Z, finit par apposer son tampon sur nos carnets. Il sort de la caserne, finalement assez admiratif, regarde nos vélos, et nous souhaite bonne route.
Hé ! oui, il va nous falloir trouver un gîte pour la nuit. Nous décidons donc de continuer . Dans un N° du « Petit Diagonaliste » j’ai le vague souvenir d’avoir lu une anecdote concernant la ville de Gondrecourt (à 32kms) et on y parlait d’hôtel. Nous décidons donc de tenter le coup. Mais la topographie devient de plus en plus ingrate. Nous quittons la Haute Marne en avalant une côte de 5 kms avant de fondre sur le charmant petit village de Montiers Sur Saulx dans la Meuse. Quelques bonnes côtes se succèdent ainsi jusqu’à Gondrecourt via Bure et Mandres en Barrois.
Il est 20h 30, nous entrons dans Gondrecourt à la recherche d’un Hôtel‐Restaurant. Nous apercevons rapidement un Restaurant, le seul, du reste, dans le village. Le patron nous dit qu’il ne fait pas hôtel. Dès lors, bien que l’on soit équipé de couverture de survie, Alain s’inquiète disant qu’il a absolument besoin de dormir quitte à solliciter l’habitant….. Le restaurateur suggère alors que nous appelions une dame qui pourrait peut être nous héberger et c’est ainsi qu’après avoir dîné nous montons une route très pentue qui nous mène, de nuit, au manoir de

 

CouverturePierrette Devillier (Devillier en un seul mot et à son grand regret, nous avoue t’elle avec humour). Peut-être n’a t’elle pas de sang bleu, mais sa gentillesse nous est beaucoup plus précieuse. Elle nous indique la grange pour les vélos et nous interroge sur notre heure de départ demain matin en suggérant elle même 5h. Nous lui disons que c’est un peu tard et qu’un « levé » à 3h 30 serait plus judicieux….que nous pouvons la payer ce soir pour ne pas déranger etc… Elle se met à rire en disant « je connais… je connais… pour cela on verra demain…». Nous nous endormons rapidement…. Avec 270 kms parcourus dans la journée.
Jeudi 12 août 2010
3h 30, notre réveil sonne et déjà on sent l’odeur du pain grillé qui monte de la cuisine et envahit notre chambre. Pierrette a déjà dressé la table du petit déjeuner et croyez moi, rien n’y manque, pas même le jus de pommes fait maison. Pierrette échange avec nous sur la Bretagne dont elle garde un très bon souvenir de jeunesse en tant que
scout de France…Elle nous dit aussi avoir l’habitude de recevoir des groupes de cyclos… d’avoir reçu un cyclotouriste solitaire semaine dernière.
Nous considérons cette rencontre avec Pierrette Devillier comme un des temps forts de cette Diagonale et nous ne pouvons que la recommander à nos amis diagonalistes qui passent dans ce secteur : Pierrette Devillier, chambres d’hôtes à Gondrecourt Le Château : 03 29 89 63 57.
Il est 4h 15 quand nous quittons notre hôtesse, sous la pluie qui ne nous lâchera plus avant Vézelise en Meuthe et Moselle. La nuit est dense et notre visibilité est très faible du fait surtout de la pluie sur nos lunettes. Peu avant le hameau d’Amanty Dédé qui roule à 50 m devant moi pousse un cri, non pas de cochon, mais de mise en garde après avoir vu passer dans son faisceau lumineux un gros sanglier. Il croyait que j’étais à sa hauteur et donc susceptible de percuter « la bête ». Notre camarade en verra un autre dans quelques kms, mais de plus loin cette fois .
Alain qui a moins l’habitude que nous de rouler dans ce genre de conditions et qui, de surcroît, a fait une petite chute sans gravité presque à l’arrêt en voulant consulter un panneau, a un petit coup de blues et se demande ce qu’il « fout » là sous la « flotte », à cette heure, ne voyant guère mieux qu’une taupe avec ses lunettes embuées, alors qu’il pourrait être « peinard dans son plumard ». Nous le réconfortons en lui disant que le plus difficile est fait et que ce soir on est à Strasbourg. Le moral revient progressivement au fur et à mesure que la pluie diminue. Nous passons à Vannes le Châtel au petit jour alors qu’un coq local manifeste sa présence. C’est seulement à Vézelise que nous trouvons un boulanger qui vient d’ouvrir boutique. Il nous accueille dans son fournil afin que nous ne nous refroidissions pas en dégustant ses croissants.
Nous sommes maintenant à Bayon, ville contrôle, il est 8h. Pas de bar ouvert, seulement la maison de la presse. Dommage, on en avait envie de ce petit café !
En désespoir de cause nous continuons notre route en direction de Baccarat. vers 9h, nous trouvons enfin un hôtel, au lieudit Saint Pierremont près de Domptail, où nous pouvons prendre un copieux petit déjeuner et finir de nous sécher.
A Baccarat, Jocelyne, notre SARiste strasbourgeoise, nous téléphone afin de connaître notre position, il est 10h 30 et nous avons 1/2h de retard sur notre plan de route. Nous convenons, pour ne pas lui faire perdre son temps, de la recontacter dès lors que nous serons au col du Donon.
A Raon l’Etape nous prenons la direction de Schirmeck et du col du Donon. Nous décidons de faire quelques courses pour pique‐niquer au sommet. Il faut bien avouer qu’ avec sa portion à 9,3%, la montée du Donon constitue, à elle seule, un casse‐croûte avant l’heure.
Nous montons donc le col chacun à notre allure et arrivons au sommet avec la pluie. Nous décidons de prendre un pot au restaurant du col et posons nos vélos à l’abris, à l’entrée du restaurant. Sans même nous dire bonjour la restauratrice nous demande de faire disparaître nos vélos tout en nous faisant les yeux doux quand Alain lui demande poliment s’il est possible de consommer. La moutarde me monte au nez et je décide assez arbitrairement, je l’avoue, de lever le camp, refusant de discuter avec cette femme si peu aimable finalement.
Nous décidons de descendre à Schirmeck où le soleil nous attend et où nous postons notre carte d’arrivée. Nous faisons un petit casse‐croûte au café « Chez Monique » . Le sourire sans

 

Couvertureréserve de la patronne, alors que nous entrons dans l’établissement, me conduit à penser qu’il ne faut pas toujours désespérer de l’âme humaine. La dame du Donon n’est plus qu’un vieux souvenir. Nous téléphonons à Jocelyne pour lui annoncer notre position, je lui laisse un mot sur répondeur.
Il nous reste une quarantaine de kms à parcourir avant d’atteindre Strasbourg. Nous suivons scrupuleusement la D392 en évitant les petits pièges jusqu’à l’entrée de Strasbourg. Bizarre, Jocelyne n’est toujours pas là. Nous progressons toujours dans Strasbourg en roulant, autant que faire se peut, sur les pistes cyclables pas toujours très pratiques. Enfin nous longeons le canal sur la voie cyclable et arrivons rue de l’Hôpital où se trouve le poste de police, terme de notre Diagonale. Le jeune policier qui nous accueille semble tomber des nues quand nous lui demandons d’apposer son tampon sur nos carnets de route, mais le fait de lui montrer que sa collègue de Brest a déjà tamponné les documents, semble le rassurer, il s’exécute en lâchant « puisqu’à Brest ils l’ont fait !... ». Il est 16h 30 nous avons 1080 kms au compteur.
Je téléphone à Jocelyne car je suis un peu inquiet de ne pas la trouver à l’arrivée. Elle me dit n’avoir pas reçu mon message et être en route vers le Donon à notre rencontre se demandant elle même si nous n’avons pas eu un problème. Je la rassure en lui disant que nous sommes arrivés à bon port. Je me suis probablement trompé de n° en lui laissant le message… Dommage mais rien n’est perdu car demain nous passerons la journée ensemble à visiter Strasbourg. Merci encore Jocelyne.
En guise de conclusion, je peux dire que cette Diagonale Brest – Strasbourg que nous pensions être plutôt facile, a priori, s’est révélée au cours des kms à classer dans la catégorie « Exigente ». Les deux premières étapes, hors mis la traversée de la Beauce bien sûr, constituent un beau toboggan qui au fil des kms finissent par laisser quelques traces de fatigue.
Petite pensée aussi pour notre camarade Alain qui réalisait là, avec succès, sa première Diagonale.
Il partait de Brest avec une certaine inquiétude, mais son succès prouve que tout est possible à condition d’y croire. J’en termine pour illustrer mon propos par la métaphore du bourdon. Je vais

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

faire court.
Un jeune chercheur, regardant voler un bourdon, se demande comment cela est possible. En effet, cet insecte, dont a priori la corpulence est sans commune mesure avec la surface de ses ailes, vole…. Il ne trouve pas de réponse à sa question. Il consulte l’Aérospaciale et la NASA qui intègrent tous les paramètres morphologiques du bourdon dans leurs puissants ordinateurs…. Réponse unanime : LE BOURDON NE PEUT PAS VOLER !
Au cours du repas familial, alors que le chercheur évoque cette affaire, sa petite fille prends la parole et dit à ses parents : « je sais, moi, pourquoi le bourdon peut voler ». son père intéressé lui demande donc sa vision des choses.
« Je pense que le bourdon vole justement parce qu’il ne sait pas qu’il lui est impossible de voler….. s’il le savait, il tomberait tout de suite ! »…. A méditer car la vérité sort souvent de la bouche des enfants, c’est bien connu !
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